Rispaud Jean-Denis
Il n'y a pas de hasard, le département s'est construit sous l'influence des contraintes géographiques, sous la pression des injonctions jacobines et avec le caractère de ses habitants. Si bien que s'activent à la fois une "fatalité" en quelque sorte bloquante, un enclavement pesant, une ruralité qui structura les mentalités et une envie débordante de rester dans la course, de vivre dans son siècle.
Autant de contraintes produisant - non sans quelques paradoxes - un algorithme typiquement haut-alpin, dans une impression d'intemporalité où la "centritude" écarte toute sorte d'extrêmes : partis politiques extrémistes, contestations, industrialisation... Justement, sans avoir jamais baigné dans les fumées industrieuses, l'expansion touristique et la consommation supplantèrent toute autre alternative de croissance.
Le paysage économique devenait monophasé et la qualité de vie deviendra un fonds de commerce. Le département avait-il atteint un palier dans son développement ? Entre la précarisation d'une partie de la population, y compris parmi les actifs, la désertion de la jeunesse diplômée, l'importation de produits et d'habitants..., ce territoire trouvera un certain équilibre. Mais seulement, sommes-nous dans les Alpes ? Les trois parties suivantes analyseront en premier la réalité socio-économique des Hautes-Alpes, au travers d'un bilan conjoncturel.
Les principaux éléments de contexte du projet d'autoroute A51 seront ensuite présentés, afin de déterminer la pertinence et les contradictions d'un développement du département longtemps axé sur cet équipement. Il restera à nous pencher sur l'assemblage de l'identité et de l'économie locale. Un mixage de sujets, aussi variés que différents, pour dépeindre les envies, les volontés d'évolution et de changement des Hautes-Alpes, puis le résultat d'un effort commun.
Tout un contexte ! |